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20250716_Produits-Contraste_Reactions-Cutanees
PUBLIÉ LE 16/07/2025

Produits de contraste iodés: rappel de la conduite à tenir face aux réactions cutanées d’hypersensibilité retardée

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Des réactions cutanées d’hypersensibilité retardée (HSR) survenant avec les produits de contraste iodés (PCI), utilisés en imagerie médicale, continuent d’être déclarées à l’ANSM. Ces réactions sont, le plus souvent, non graves et se caractérisent par des démangeaisons et des rougeurs sur la peau, survenant quelques heures à plusieurs jours après l’injection du PCI, et guérissant en une à plusieurs semaines. Toutefois, dans de très rares cas, certaines de ces réactions peuvent être très graves et conduire au décès.
Afin de réduire le risque de réaction d’HSR, nous rappelons les précautions à prendre et la conduite à tenir pour les patients et les professionnels de santé.
Un produit de contraste est une substance injectable ou administrée par voie entérale (tube digestif), orale ou rectale utilisée en imagerie médicale, lors d’un scanner par exemple. Il permet d'augmenter le contraste afin de mieux visualiser les organes et d’éventuelles lésions.

Il en existe plusieurs types, mais les plus utilisés aujourd’hui sont les produits de contraste iodés (PCI), notamment en tomodensitométrie (couramment appelé scanner).

Réaction d’hypersensibilité retardée (HSR) : de quoi s’agit-il ?

Une réaction d'HSR survient de plus d’une heure jusqu’à plusieurs jours après l’exposition à une substance allergène ou à un médicament. Ce type de réaction fait intervenir des cellules de défense de notre corps (notamment les lymphocytes T) qui déclenchent une réponse immunitaire retardée. Dans la plupart des cas, cela se traduit par des rougeurs et des démangeaisons au niveau de la peau. Ces signes sont souvent légers et disparaissent rapidement à l’arrêt du médicament responsable.

Cependant, bien que très rares, certaines réactions allergiques peuvent être plus sévères, durer plusieurs semaines, toucher d’autres organes que la peau et être parfois mortelles, notamment :
  • Syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques (DRESS) : c’est une réaction sévère, qui commence souvent comme un syndrome grippal, avec de la fièvre et de la fatigue, puis qui entraîne une éruption avec œdème persistant du visage, ainsi que des atteintes possibles de la bouche, des yeux et des parties génitales ;
  • Pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) : c’est une poussée soudaine de petites pustules sur une peau rouge, associée à de la fièvre et de la fatigue ;
  • Syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) : c’est une réaction grave avec un décollement de la peau (sous forme de cloques), de la fièvre, des douleurs, des éruptions et/ou des lésions dans la bouche ou les yeux ;
  • Nécrolyse épidermique toxique (ou syndrome de Lyell) : c’est une destruction rapide et importante de la couche supérieure de la peau et des muqueuses qui se manifeste par des cloques, douleurs et un décollement de la peau pouvant s’étendre sur tout le corps.
Informations pour les professionnels de santé
Afin de réduire le risque de survenue de ces réactions cutanées, voici un rappel des précautions à prendre :

Avant de prescrire un examen radiologique avec administration d’un PCI, il est recommandé de :
  • S’assurer que l’examen est réellement nécessaire pour le diagnostic ou la prise en charge du patient et qu’aucune autre technique d’imagerie sans injection ne peut fournir les informations requises ;
  • Vérifier les antécédents du patient, notamment en cas d’allergie ou de réaction antérieure aux PCI.
Apprenez à reconnaitre les signes et symptômes des formes sévères d’HSR comme décrites ci-dessus.

Informez votre patient du risque de HSR, notamment en cas d’éruption cutanée, pouvant survenir à distance de l’administration d’un produit de contraste iodé (PCI).

Pendant l’examen

Vérifiez les antécédents allergiques du patient.
Renseignez le nom du PCI administré et le numéro de lot sur le compte rendu de radiologie pour retracer dans le dossier patient l’historique des expositions à des PCI.

Quelle est la conduite à tenir devant une réaction d’hypersensibilité retardée ?
Utilisez des dermocorticoïdes pour lutter contre les signes allergiques non graves. Si une réaction allergique est grave, elle peut nécessiter une hospitalisation rapide.

Comment s’assurer de la nature allergique de la réaction cutanée ?
En cas de survenue d’une réaction cutanée, quelle que soit sa sévérité, ou d’un prurit, possiblement liés à l’administration d’un PCI, il est recommandé de mener un bilan allergologique a posteriori portant sur les différentes classes de PCI et non seulement sur le PCI administré, afin de confirmer la nature allergique de la réaction et de sécuriser les procédures radiologiques ultérieures (contre-indication de certains PCI, proposition d’alternatives) ; compte tenu du risque de réactions croisées avec tous les PCI pour les réactions d’HSR.

Informez votre patient des résultats du bilan allergologique et des PCI testés positifs, qui lui seront désormais contre-indiqués, et de ceux pour lesquels le test est négatif et qui pourront lui être administrés à l’avenir. Informez-le qu’avant chaque examen il devra prévenir le radiologue (comme tout autre professionnel de santé intervenant) de ces allergies.
Informations pour les patients qui vont recevoir un produit de contraste iodé
Avant l’examen, informez votre médecin si vous avez déjà fait une réaction après l’administration d’un PCI (éruption cutanée, démangeaisons de la peau) ou si vous avez une hypersensibilité connue à un PCI (bilan allergologique).

Si, jusqu’à plusieurs jours après l’administration du PCI, vous notez l’apparition d’une éruption cutanée, si vous souffrez de démangeaisons de la peau, alors contactez immédiatement votre médecin : ces manifestations peuvent être liées à l’administration du PCI. Nous vous recommandons également de prendre des photos de la réaction cutanée afin de les montrer à votre professionnel de santé.

Quels sont les types de PCI concernés ?

Les produits de contraste iodés impliqués dans les réactions cutanées d’hypersensibilité retardée sont notamment les suivants :
  • iodixanol (Visipaque)
  • iohexol (Omnipaque)
  • iomeprol (Iomeron)
  • iopamidol (Iopamiron)
  • iopromide (Ultravist)
  • ioversol (Optiject, Optiray)
  • Iobitridol (Xenetix).
Des réactions croisées avec tous les PCI ont été observées, mais principalement entre l’iohexol et l’iodixanol.
Rappel
« L’allergie à l’iode » n’existe pas. Certains patients et professionnels de santé pensent que s’ils sont allergiques au poisson ou aux crustacés, ils vont également être allergiques aux produits contenant de l’iode, comme certains antiseptiques, voire aux produits de contraste iodés utilisés lors d’un examen d’imagerie. Il est important de rappeler qu'en réalité, il n’y a pas de lien : ces allergies sont différentes et indépendantes les unes des autres. Une personne peut être allergique indépendamment, aux poissons et crustacés, aux antiseptiques iodés et aux produits de contraste iodés. 

Cependant, dans de très rares cas, il est possible d’être allergique à plusieurs de ces substances à la fois, bien qu’elles puissent être indépendantes les unes des autres.

Il est important de le rappeler, car il arrive fréquemment qu’un patient soit qualifié à tort « d’allergique à l’iode » : cela peut le priver d’une injection de PCI dans le cadre d’un examen et avoir des répercussions sur sa prise en charge.
Consultez aussi le compte rendu du CSP Pharmacosurveillance et bon usage du 24/01/2022