PUBLIÉ LE 16/12/2020
- MIS À JOUR LE 27/05/2021
Usage des médicaments de ville en France durant l’épidémie de Covid-19 : point de situation jusqu'au 22 novembre 2020
Le groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE constitué par l’Ansm et la Cnam publie les résultats d’une étude de pharmaco-épidémiologie portant sur la dispensation sur ordonnance en pharmacie d’officine de médicaments remboursés de mars au 22 novembre 2020.
Réalisée à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), cette étude a pour objectif de caractériser les comportements de consommation de la population vis-à-vis des médicaments prescrits en ville, qu’ils soient en lien ou non avec la Covid-19, dans le contexte particulier de l’épidémie de Covid-19. En se basant sur l’analyse de 725 millions d’ordonnances, elle compare, pour 58 classes thérapeutiques, le nombre de personnes ayant eu une délivrance de médicaments remboursés en pharmacie chaque semaine depuis mars 2020 au nombre “attendu” estimé sur la base de la même période en 2018 et 2019.
Durant les huit mois qui ont suivi le début de l’épidémie de Covid-19 (première vague, rebond épidémique de la seconde vague et deux longs confinements) il n’y pas eu de baisse notable de la délivrance des médicaments pour les pathologies chroniques déjà prises en charge. Cela s’explique probablement parce que les patients ont eu le droit d’utiliser des ordonnances « périmées » pendant les deux périodes de confinement, et grâce au recours à la téléconsultation. C’est le cas notamment pour les antihypertenseurs, les antidiabétiques dont l’insuline et les antiépileptiques. Par ailleurs, nous n’avons pas observé de phénomène de stockage de médicaments pour les maladies chroniques lors du second confinement comme cela avait été le cas lors du premier.
En revanche, une baisse des instaurations de traitements pour de nouveaux malades, bien que le plus souvent faible, a été constatée pour quelques classes thérapeutiques.
D’autres baisses plus massives d’utilisation sont constatées pour les antibiotiques, les AINS, les corticoïdes oraux et les antiulcéreux (comme les IPP) . Elles témoignent en partie de la bonne compréhension des messages des autorités sanitaires sur les possibles effets délétères de certains produits sur la Covid-19.
Lors de la deuxième vague, le couvre-feu puis le confinement qui ont suivi ont eu un impact moins marqué sur la prescription et la délivrance de médicaments que lors de la première vague et son confinement plus strict.
Les médicaments utilisés dans la prise en charge des troubles mentaux, les anxiolytiques et les hypnotiques, ont vu leur consommation et leur instauration accrues avec toutefois une baisse de l’instauration des hypnotiques (-2%) au début de second confinement. Après une baisse de -29% lors du premier confinement, la consommation d’antidépresseurs était en hausse en post-confinement et lors du deuxième confinement (+4% et +2%). Cette augmentation reflète probablement l’impact psychologique important de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques.
La vaccination reste très en deçà des années précédentes lors du deuxième confinement : en raison de la baisse des délivrances des vaccins anti-HPV (-35,6%), vaccins anti-tétaniques (-14,6%), vaccins Penta/hexavalent pour nourrissons (-14,2%). Le retard observé depuis huit mois en termes de vaccination ne sera pas comblé en 2020 et se reportera sur l’année 2021
Enfin, pour les traitements nécessitant une administration par un professionnel de santé comme le traitement de la DMLA ou encore les explorations fonctionnelles notamment par voie endoscopique ou par imagerie médicale, la baisse était bien moindre lors du deuxième confinement, mais les retards observés et cumulés depuis huit mois ne pourront pas, non plus, être rattrapés en 2020, nécessitant une programmation à moyen et long terme, voire une adaptation de certaines indications à l’offre de soins nécessairement plus réduite.
La surveillance réalisée par EPI-PHARE sera poursuivie jusqu’au retour à une situation normalisée. Les données seront régulièrement mises à jour et publiées sur les sites de l’Ansm, de la Cnam et d’EPI-PHARE.
Durant les huit mois qui ont suivi le début de l’épidémie de Covid-19 (première vague, rebond épidémique de la seconde vague et deux longs confinements) il n’y pas eu de baisse notable de la délivrance des médicaments pour les pathologies chroniques déjà prises en charge. Cela s’explique probablement parce que les patients ont eu le droit d’utiliser des ordonnances « périmées » pendant les deux périodes de confinement, et grâce au recours à la téléconsultation. C’est le cas notamment pour les antihypertenseurs, les antidiabétiques dont l’insuline et les antiépileptiques. Par ailleurs, nous n’avons pas observé de phénomène de stockage de médicaments pour les maladies chroniques lors du second confinement comme cela avait été le cas lors du premier.
En revanche, une baisse des instaurations de traitements pour de nouveaux malades, bien que le plus souvent faible, a été constatée pour quelques classes thérapeutiques.
D’autres baisses plus massives d’utilisation sont constatées pour les antibiotiques, les AINS, les corticoïdes oraux et les antiulcéreux (comme les IPP) . Elles témoignent en partie de la bonne compréhension des messages des autorités sanitaires sur les possibles effets délétères de certains produits sur la Covid-19.
Lors de la deuxième vague, le couvre-feu puis le confinement qui ont suivi ont eu un impact moins marqué sur la prescription et la délivrance de médicaments que lors de la première vague et son confinement plus strict.
Les médicaments utilisés dans la prise en charge des troubles mentaux, les anxiolytiques et les hypnotiques, ont vu leur consommation et leur instauration accrues avec toutefois une baisse de l’instauration des hypnotiques (-2%) au début de second confinement. Après une baisse de -29% lors du premier confinement, la consommation d’antidépresseurs était en hausse en post-confinement et lors du deuxième confinement (+4% et +2%). Cette augmentation reflète probablement l’impact psychologique important de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques.
La vaccination reste très en deçà des années précédentes lors du deuxième confinement : en raison de la baisse des délivrances des vaccins anti-HPV (-35,6%), vaccins anti-tétaniques (-14,6%), vaccins Penta/hexavalent pour nourrissons (-14,2%). Le retard observé depuis huit mois en termes de vaccination ne sera pas comblé en 2020 et se reportera sur l’année 2021
Enfin, pour les traitements nécessitant une administration par un professionnel de santé comme le traitement de la DMLA ou encore les explorations fonctionnelles notamment par voie endoscopique ou par imagerie médicale, la baisse était bien moindre lors du deuxième confinement, mais les retards observés et cumulés depuis huit mois ne pourront pas, non plus, être rattrapés en 2020, nécessitant une programmation à moyen et long terme, voire une adaptation de certaines indications à l’offre de soins nécessairement plus réduite.
La surveillance réalisée par EPI-PHARE sera poursuivie jusqu’au retour à une situation normalisée. Les données seront régulièrement mises à jour et publiées sur les sites de l’Ansm, de la Cnam et d’EPI-PHARE.