Résumé de l’opération
A l’occasion de cette opération de contrôle, trois frottis de paludisme ont été proposés. L’un à Plasmodium falciparum comportait des trophozoïtes et de rares gamétocytes. Les trophozoïtes ont été confondus avec ceux d’une autre espèce plasmodiale (en majorité P. ovale) par un participant sur dix, soit une légère augmentation par rapport aux envois précédents d’un frottis similaire. En revanche, le frottis parasité par P. ovale qui, lui aussi, ne contenait que des trophozoïtes et de rares gamétocytes, a conduit au meilleur pourcentage de diagnostic exact (91,9%) obtenu à ce jour, avec une nette diminution de la confusion avec P. vivax, très fréquente pour ce type de frottis sans schizontes. Le troisième frottis comportait des trophozoïtes et quelques gamétocytes de P. malariae correctement identifié par 86,5% des participants, ce qui constitue le meilleur score obtenu pour cette espèce.Enfin, un frottis sanguin parasité par Babesia sp. contenant des trophozoïtes typiques allongés en forme de poire (parfois associés en paire ou en tétrade) a été proposé pour la première fois. La très grande majorité des participants (93%) a donné la réponse attendue. Néanmoins, seize laboratoires ont répondu « Plasmodium falciparum » malgré les renseignements cliniques très orientés « babésiose » qui accompagnaient la lame (homme, 55 ans, splénectomisé, éleveur de chien, passionné par la chasse et n’ayant jamais quitté la métropole).
En ce qui concerne la mycologie, l’envoi d’un filamenteux « Aspergillus tamarii » et d’une levure « Candida metapsilosis » a permis de sensibiliser les biologistes aux changements que la taxonomie moléculaire a apporté dans la nomenclature des espèces en mycologie. En particulier, le genre Aspergillus au sein duquel toutes les « anciennes » espèces sont désormais des complexes de plusieurs espèces (l’espèce A. tamarii fait partie du complexe flavus), mais aussi à l’intérieur du genre Candida (l’espèce C. metapsilosis fait partie du complexe parapsilosis). On note par ailleurs que les laboratoires qui ont utilisé la spectrométrie de masse MALDI TOF, technique récente, lors de cette opération de contrôle, ne sont pas encore suffisamment performants pour l’identification précise des espèces au sein des complexes.
En ce qui concerne la sérologie de la toxoplasmose, chacun des 1045 laboratoires ayant déclaré réaliser le titrage des IgG et/ou la recherche des IgM anti-toxoplasme a reçu deux échantillons à tester parmi les trois proposés. L’absence d’IgM dans tous les échantillons ainsi que l’absence d’IgG dans un des échantillons a bien été relevée par respectivement 99,9% et 99,8% des participants. Pour les deux échantillons IgG positifs, on n’observe aucun faux négatif.
Comme à chaque opération de contrôle, on note une dispersion importante des titres obtenus en IgG antitoxoplasme selon le réactif immunoenzymatique utilisé. Ainsi, pour un même échantillon, le rapport entre le titre le plus élevé et le titre le plus faible varie de 28 à 34 selon l’échantillon considéré, ceci en dépit de l’existence d’un étalon international qui permet de quantifier en UI les IgG anti-toxoplasme. Cette donnée doit être prise en compte lorsque l’on souhaite comparer les titres en IgG de sérums successifs. L’interprétation de la cinétique des anticorps ne sera possible que si les titrages sont réalisés avec le même réactif.
Enfin, une enquête rétrospective portant sur le recensement des cas de paludisme survenus en France au cours de l’année 2013 a été réalisée en collaboration avec le CNR du paludisme auprès de l’ensemble des LBM inscrits à l’opération de CNQ en parasitologie 14PAR1. C’est la 4ème enquête de ce type menée par le CNR associé au CNQ. Les trois précédentes portaient sur les cas diagnostiqués en 2004, 1999 et 1997. En effet, le paludisme ne faisant pas partie des maladies à déclaration obligatoire, le CNR s’appuie sur un réseau national de 83 LBM hospitaliers correspondants volontaires pour suivre l’évolution quantitative et qualitative des cas de paludisme importé et il est nécessaire de valider la représentativité de ce réseau.
Cette enquête a permis de confirmer que le nombre de cas de paludisme importés se situe autour de 4000 cas par an. De plus, en 2013, environ 52% des cas diagnostiqués en France ont été notifiés au CNR par le réseau. Nous remercions l’ensemble des LBM pour leur coopération à ce travail épidémiologique.
Frottis sanguin : Plasmodium falciparum, Babesia sp., Plasmodium malariae, Plasmodium ovale / Mycologie : Aspergillus tamarii, Candida metapsilosis /
Sérologie de la toxoplasmose /
Enquête de recensement des cas de paludisme en France métropolitaine au cours de l’année 2013
Responsable scientifique
Muriel FROMAGE (Ansm)
Guy GALEAZZI (Nanterre)
Guy GALEAZZI (Nanterre)
Date d'expédition
24/09/2014
Laboratoires concernés
Nombre de laboratoires concernés : 1242
Nombre de laboratoires participants : 1197
Nombre de laboratoires participants : 1197
Date de clôture
20/10/2014
Paramètres analysés
Frottis sanguin : Plasmodium falciparum, Babesia sp., Plasmodium malariae, Plasmodium ovale
Mycologie : Aspergillus tamarii, Candida metapsilosis
Sérologie de la toxoplasmose
Enquête de recensement des cas de paludisme en France métropolitaine au cours de l’année 2013
Mycologie : Aspergillus tamarii, Candida metapsilosis
Sérologie de la toxoplasmose
Enquête de recensement des cas de paludisme en France métropolitaine au cours de l’année 2013