Pharmacovigilance et addictovigilance dans le contexte du COVID-19 : une surveillance renforcée
Dans le cadre de sa mission de surveillance des effets indésirables liés aux médicaments, l’ANSM a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée dans le contexte particulier du COVID-19.Portant sur les effets indésirables liés aux médicaments, sur la pharmacodépendance mais également sur les erreurs médicamenteuses et les cas de surdosage, cette surveillance renforcée s’inscrit en complément du suivi continu des effets indésirables liés aux médicaments, ainsi qu’en complément de la surveillance réalisée dans le cadre des essais cliniques, tous deux assurés par l’ANSM et les réseaux de vigilance
Nous avons ainsi mobilisé les réseaux de pharmacovigilance (CRPV) et d’addictovigilance (CEIP-A) pour assurer en priorité la remontée des cas graves, conscients des difficultés pouvant être actuellement rencontrées par les professionnels de santé pour signaler des effets indésirables comme cela est fait habituellement. Le réseau des centres antipoison (CAPTV) et la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) participent également à cette démarche en lien avec les équipes de l’ANSM.
Afin de traiter les signaux, l’ANSM a mis en place deux comités de suivi hebdomadaires regroupant l’ensemble des acteurs mobilisés, notamment les centres de pharmacovigilance et d’addictovigilance. Tout signal de vigilance remonté par les différents réseaux y est analysé, et les suites à donner sont discutées collégialement. En cas d’urgence, une mobilisation immédiate est organisée au cas par cas avec les membres des réseaux.
Nous avons par ailleurs des échanges réguliers avec l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui coordonne les remontées d’information de chaque état membre de l’Union européenne.
Notre dispositif élargi de surveillance
Surveillance par le réseau national de pharmacovigilance (CRPV)
En collaboration avec le réseau national des centres de pharmacovigilance (CRPV), l’ANSM a mis en place une surveillance continue des effets indésirables liés à l’utilisation des médicaments chez les patients atteints du COVID-19. Toutes les molécules utilisées dans ce contexte sont suivies, notamment l’hydroxychloroquine, le lopinavir/ritonavir, le paracétamol, les AINS, les IEC et les sartans.Deux enquêtes de pharmacovigilance sont conduites par les centres de Dijon et Nice. Une étude est par ailleurs menée par le CRPV de Toulouse afin d’analyser les caractéristiques pharmacologiques des médicaments reçus par les patients hospitalisés en réanimation au CHU de Toulouse. Ces enquêtes font l’objet d’une présentation lors du comité de suivi ANSM/CRPV. Un croisement des signaux, notamment émanant des essais cliniques et des déclarations de mésusage, est également réalisé et discuté dans le cadre de ce comité.