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Androcur et risque de méningiome

PUBLIÉ LE 01/12/2022
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L’acétate de cyprotérone (Androcur et génériques) est un dérivé de la progestérone qui inhibe les effets des hormones sexuelles mâles (il a des propriétés anti-androgéniques).

Les indications dépendent du dosage en cyprotérone.
  • Les comprimés dosés à 50 mg sont indiqués
    • chez la femme en dernier recours dans le traitement de certaines maladies hormonales se manifestant par une augmentation majeure du système pileux (hirsutisme)
    • chez l’homme dans certaines formes de cancer de la prostate.
  • Les comprimés dosés à 100 mg ont des indications chez l’homme dans certaines formes de cancer de la prostate et dans le traitement de la paraphilie en association avec une prise en charge psychothérapeutique.
Ces médicaments sont parfois prescrits en dehors de leur autorisation de mise sur le marché (AMM), comme contraceptif, traitement contre l’acné ou l’hirsutisme modéré, ou encore dans les processus de transition de genre.

Le méningiome

Il s’agit d’une tumeur, le plus souvent non cancéreuse, se développant à partir des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière (les méninges).

Les signes évocateurs d’un méningiome peuvent être très différents selon sa taille et sa localisation. Les symptômes les plus fréquents sont les suivants (liste non exhaustive) : maux de tête fréquents, troubles de l’audition, vertiges, troubles de la mémoire, troubles du langage, faiblesse, paralysie, troubles de la vision, perte d’odorat, convulsions, nausées, ..

Dans la population générale, on estime que 9 personnes sur 100 000 sont susceptibles de développer un méningiome chaque année. Le méningiome représente plus d’une tumeur cérébrale primaire (non métastatique) sur trois ; c’est également la tumeur cérébrale la plus courante à partir de 35 ans.
Des facteurs de risque sont clairement identifiés comme l’âge, le genre féminin et l’exposition aux radiations ionisantes dans l’enfance (examen d’imagerie diagnostique, scanner, scintigraphie).

Risque de méningiome associé à l’utilisation d’acétate de cyprotérone à fortes doses (≥ 25mg/jour)

Ce risque est connu depuis les années 2010. Une étude épidémiologique conduite par l’Assurance maladie et publiée en 2018 a permis de mesurer ce risque, qui, à forte dose est multiplié :
  • par 7 au-delà de 6 mois de traitement
  • par 20 après 5 années de traitement.
Le risque de méningiome s’intensifie donc à mesure que la dose et la durée du traitement par acétate de cyprotérone augmentent.

Androcur et ses génériques étant utiles pour prendre en charge certaines pathologies qui peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie des personnes (notamment l’hirsutisme féminin majeur d’origine non tumorale ou le traitement de certaines formes de cancer de la prostate), leur commercialisation en France n’est pas remise en cause.

Pour autant, à la lumière des résultats de l’étude épidémiologique de l’Assurance maladie, en 2018 l’ANSM a constitué un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) pour revoir et modifier les conditions d’utilisation et de prescription de ces médicaments afin de limiter le risque de méningiome.
A savoir
L’acétate de cyprotérone a un effet contraceptif. Aussi votre contraception ne sera plus assurée en cas d’arrêt de traitement et il sera nécessaire d’utiliser une autre méthode contraceptive efficace.